C’est lui le fameux rossignol
Que son chagrin motive au coucher des beaux astres
Chanter siffler trisser la mélodie
Du bonheur sans lendemain sans espoir
Il s’en charge au lever de la lune aux plis du ciel bleui
Écoutez sa parole elle sera trop brève
Mais quelle ardeur pourtant dans ce frêle gosier
Perché sur sa branche chiffonne il ignore les fruits
Que portera l’été dans d’autres hespérides
Aveugle de naissance il n’est que dans sa voix
Syrinx du cortège des fées Pipeau de bacchanale
Phénomène sylvestre effacé par la Nuit
Chante dépêche-toi que s’envole ta plainte
Ta complainte de crainte et d’effroi qui t’enchante
Chante à t’en décrocher le bec
Qu’il tombe en deux petits morceaux grisâtres
Sur le sol de la forêt dans la mousse au pied des chênes
Et que ta bête tête sans rostre et sans bouche
Soit la deuxième petite lune de ton crépuscule
Qui actionne ta tristesse d’automate mais
Sans ton clapoir qui dans les hypnes aura chu
Comment vas-tu chanter ce soir
Pauvre lusciniol pauvre guignol
Marionnette sans fils ton œil roule de tous côtés
Va dormir dans ton nid où peut-être tu trouveras
La corne de rechange pour ton outil de renommée
Sinon tu n’auras plus d’autre solution
À la condition que tu te laisseras souffler dans le postère
Que d’t’engager dans la marine
En tant que sifflet de maître d’équipage
C’est aussi un rossignol
Moins fameux
