ABSENCE
Le trou dans le mur
C’est le fantôme blet
De l’amour trop mûr
Le clou dans ma vie
C’est le serpent python
Qui rouille et pourrit
Et avale tout

ABSENCE
Le trou dans le mur
C’est le fantôme blet
De l’amour trop mûr
Le clou dans ma vie
C’est le serpent python
Qui rouille et pourrit
Et avale tout
LA NEIGE
Blanc
Le corset chantilly
De la terre en sommeil
Palais du rouge-gorge
Du merle dénigreur
Et de l’âme au repos
Mère de la couleur
LES YEUX
Occultant l’abîme
Voiles d’Osiris
Mages de la perception
Mâles du chêne vert
Ils sont la prunelle enivrante
Où nos désirs s’abreuvent
Des amours en vue
PRINTEMPS
Os sacré de tiercelet
Pétri de boue et de pollen éparpillé
Fils de saint Joseph
Et du dieu de la guerre
Fleuri de primevères
Et garni de muguets
Vernale vernation des gonades
BOIRE
La soif de savoir
Je bois vos paroles
Mais je bois en suisse
Du vermouth par trop cuit
Ou bien du porto cruz
Ce n’est pas la mer
C’est le gin des djinns
LA PEAU
De scalp en vélin
D’épiderme en vieux cuir
De la vache au croco
Début de poésie
Maroquin de la chair
Enveloppe de sang
On nous la fait un de ces quatre
LA CHATTE
La griffe et l’amour
La toison relevée et le corps engourdi
Mon sourire
Le regard alangui
Le galant déglingué
La queue à l’abandon
Le brandon dans les poils
LE CHAT
L’œil et la patte
Un air de lapin
La moustache endormie
L’oreille aux aguets
Et le poil partout
Je reste ton maître
Et tu m’obéis
LE RENARD
Le ros de pute aire
Visiteur des jardins
Le vulpin fourrageur
Qu’on ne peut regarder
Passer
Contre qui renaudent
Les éleveurs de poules
L’OREILLE
Le doux ourlet de mon cerveau
Extérieur à mon œil
La coupe de l’air et du bruit
Le coquillage à cérumen
Le trou du stéthoscope
Ce qui recueillera
Le dernier son du monde